Ce qu’il faut savoir sur les expressions “bullish” et “bearish”

Les investisseurs ont pris l’habitude de donner une apparence animale aux tendances qui animent les marchés boursiers. Le « bull » (taureau) trône devant Wall Street, et le couple « bull & bear » campe devant la Bourse de Francfort. Dans le jargon boursier, un marché haussier est souvent qualifié de « bullish » ; un marché baissier de « bearish ».

Un nouvel animal semble s’inviter en cette période d’incertitudes consécutives aux crises sanitaire et économique : le kangourou. EnBourse revient sur cette tendance que l’on appelle le « kangaroo market » ou « marché kangourou », qui émerge peu à peu en raison de la spécificité de la crise actuelle.

Les tendances « bullish » et « bearish » font et défont le marché

Les explications divergent sur l’origine de cette imagerie financière animalière, la plus couramment évoquée étant que le bovin charge vers le haut avec ses cornes (évoquant la hausse) alors que le plantigrade abaisse ses pattes sur ses proies (évoquant une chute). A lire également cet article.

Un « bull market » se traduit par une progression d’au moins 20% par rapport à un plus bas récent, un « bear market » par une repli de même ampleur depuis un pic de référence.

Le taureau et l’ours, symboles des mouvements contraires qui animent en alternance les marchés d’actions, paraissent sur le point d’être supplantés par un autre animal aux directions imprévisibles : le kangourou.

Le plus long bull market de l’histoire des marchés boursiers vient de prendre fin. Près de 11 ans de hausse continue, soit 128 mois, depuis le creux du bear market précédent, datant de 2009.

Cette période, marquée par une hausse constante des cours de bourses et du prix des actions, a été marquée par l’optimisme des investisseurs sur les résultats futurs des entreprises. Elle s’est également accompagnée d’une croissance de l’économie marquée par un PIB en hausse.

Mais mi-février 2020, la crise du coronavirus et les conséquences du confinement de la grande majorité de la population mondiale a provoqué pessimisme, et perte confiance.

Les conséquences économiques provoquées par l’arrêt de pans entiers de l’activité entraînent mécaniquement :

– une contraction économique,

– une période de récession,

– mais aussi une baisse des profits et des bénéfices pour les entreprises.

Mais le bear market a été brutal, mais de courte durée.

Depuis les plus bas observés en mars 2020, après des semaines d’une progression linéaire portée par un soutien monétaire et budgétaire massif ainsi que par des espoirs d’un redémarrage rapide de l’économie à la faveur de la levée des mesures de confinement,l’emblématique marsupial s’est rappelé au souvenir des marchés le 11 juin dernier, au lendemain de sombres prévisions économiques dévoilées par la Réserve fédérale.

Entre le taureau et l’ours : le kangourou

Cette troisième variante, qui avait déjà pu être observée peu après la crise des subprimes de 2008, semble revenir en force en cette période de crises sanitaire et économique.

Le « kangaroo market » paraît vouloir s’imposer en ces temps incertains et se traduit par une succession de mouvements brutaux dans les deux sens, sans véritables règles de durée ou de pourcentages à la baisse ou à la hausse.

Ainsi, l’imagerie du kangourou serait utilisée pour caractériser des marchés très volatils et fluctuants, observant des prix travaillant dans des ranges, sans pour autant que cela se transforme en tendance baissière ou haussière marquée.

Du point de vue de l’investisseur : spéculation court-termiste et endettement

Si les facteurs de soutien restent en place avec des banques centrales accommodantes, des gouvernements réactifs et des indicateurs en amélioration, les marchés sont très instables.

Ils évoluent très fortement d’un jour à l’autre, selon le flux d’informations, aussi bien sur le plan économique que sur le plan sanitaire.

La fragilité des marchés s’explique notamment par le raccourcissement de l’horizon des investissements.

Mais également par la forte activité de trading de particuliers recherchant des gains à court terme, sans se soucier de la qualité des entreprises sur lesquelles ils investissent.

La crainte d’une résurgence de l’épidémie de coronavirus, avec une hausse des nouveaux de cas de contamination en Chine, et dans des États clés américains comme l’Arizona, ou la Floride, ont ramené de la volatilité sur les marchés.

Par ailleurs, Les inquiétudes sur la vigueur de la reprise ont sapé l’optimisme des marchés : les difficultés des entreprises, la hausse du ratio d’endettement public et privé, les faillites provoquées par le confinement, et un comportement des ménages qui devrait rester prudent en matière de consommation.

 

 

 

 

 

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